Diriger une entreprise, c’est sans cesse être attentif à anticiper les risques : provision pour risques et charges, réserve légale… Mais avez-vous provisionné le risque lié aux licenciements ? Avec la crise liée au Covid 19, il est tout aussi important de pourvoir connaitre les montants engagés en cas de licenciements. En faisant calculer votre passif social, vous savez ce qu’il faut prévoir en cas de coup dur. Nous vous accompagnons dans votre réflexion.

Evaluer l’impact

La reprise est là, l’heure est au bilan. Il est important d’évaluer l’impact de ce premier semestre 2020 sur votre chiffre d’affaires annuel. Le but est de voir dans quelle mesure un rattrapage est possible.

Il est également capital d’évaluer votre trésorerie, le « free cash-flow », pour savoir si vous êtes capable d’attendre ce que les économistes appellent « l’effet rebond* », sans devoir réduire votre personnel de manière définitive et donc de licencier.

En effet, la mise sur pause des commandes a certainement créé chez vos clients une mise en attente de la consommation. Celle-ci risque donc de rapidement se transformer en une augmentation exponentielle de vos commandes. A ce moment, il serait préjudiciable de vous retrouver en sous-effectif parce que vous auriez licencié trop tôt du personnel compétent, difficile à recruter et à former en urgence.

Ne pas licencier prématurément

Vous devez donc suivre cette logique : ne pas licencier trop tôt et attendre la reprise effective. Cette reprise peut varier selon le secteur. L’angoisse du contact est encore présente chez beaucoup de Belges. En effet, au coût économique des licenciements et des futurs recrutements, s’ajoutera la perte de compétences dans l’entreprise. Ces 3 conséquences risquent d’être plus importantes que le maintien « stratégique » de la force de travail antérieure à la crise, durant quelques mois plus creux, surtout si vous aviez la possibilité de bénéficier d’aides*.

En résumé, nous vous conseillons de ne licencier que si vous êtes sûr de ne pas récupérer le niveau des commandes de l’avant crise dans le courant 2020, voire le premier semestre 2021, ou que le niveau de votre trésorerie vous y oblige vraiment.

*Chômage économique, aides régionales, report de charges, exonérations d’impôts ou de taxes, subsidiation(s)…

Prédire les coûts

Si votre entreprise rencontre des difficultés, le mieux est peut-être d’évaluer les coûts de ce(s) licenciement(s). Faites le point maintenant ou en fin d’année. Au cas où vous n’arrivez pas à garder la tête hors de l’eau en 2021, vous avez déjà une provision, une idée du coût à venir et vous pouvez vous y préparer au mieux.