Au tout début du mois de février 2025, le gouvernement Arizona a annoncé ses intentions politiques. Après deux mois et demi, les premières mesures commencent à prendre forme. Le 11 avril 2025, le Conseil des ministres s’est accordé sur un train de mesures destinées à concrétiser ces intentions. A quelles mesures les employeurs doivent-ils s’attendre suite à cet Accord de Pâques ?
Les mesures annoncées ne sont pas encore réalité. Les textes légaux et réglementaires doivent encore être finalisés et suivre le processus légal de leur adoption. Il se peut également que certaines mesures soient amendées, supprimées ou postposées.
Nous vous tiendrons informés, au fur et à mesure, de la concrétisation finale de ces nombreuses mesures.
Les titres-repas vont être renforcés via un élargissement des possibilités d’utilisation et une augmentation (déductible fiscalement) de la contribution patronale de 2 x 2 € par chèque, respectivement au 1er juillet 2025 et 1er janvier 2027.
À partir du 1er juillet 2025, l’exonération sociale et fiscale des interventions de l’employeur dans le cadre d’un plan PC privé, serait supprimée.
La cotisation patronale, dite « Wijninckx », dues sur les pensions complémentaires élevées sera augmentée.
Les aides à l’emploi
L’Accord de Pâques prévoit diverses mesures concernant les aides à l’emploi en faveur des travailleurs et des employeurs :
- Il serait instauré, à partir du 1er juillet 2025, un plafonnement des cotisations patronales de sécurité sociale dues pour les travailleurs dont le revenu trimestriel dépasse un certain seuil. Les employeurs ne devraient plus payer de cotisations en plus du montant encore à fixer.
- La réduction structurelle des cotisations patronales de sécurité sociale va être renforcée à partir du 1er avril ou 1er juillet 2025.
- L’exonération fiscale pour passif social devrait disparaître à partir du 1er juillet 2025.
- La fin de l’exonération fiscale pour personnel supplémentaire à bas salaires est également programmée. Cette mesure se finirait au 31 décembre 2026.
- L’exonération des cotisations personnelles de sécurité sociale sur les rémunérations versées au titre d’une activité de pensionné auprès d'un employeur du secteur des soins, ainsi que des dérogations en matière de notification des horaires et du temps de travail, vont être prolongées jusqu’au 30 juin 2025.
Les suspensions de l’exécution du contrat de travail
Les mesures suivantes sont annoncées par le gouvernement :
- Augmentation progressive de la condition du passé professionnel requise pour un emploi de fin de carrière. Elle passera de 25 ans à 30 ans, puis à 35 ans d’ici 2030. Le mode de calcul du passé professionnel sera également modifié.
- Extension, à partir du 1er janvier 2026, du congé parental aux parents d’accueil en cas de placement familial de longue durée.
Le nombre de jours de maladie sans certificat médical devrait prochainement être diminué de 3 fois à 2 fois 1 jour de maladie par an.
L’actuelle cotisation patronale de responsabilisation concernant l’invalidité s’éteindra le 31 décembre 2025.
Une nouvelle contribution patronale de solidarité est instaurée à partir du 1er janvier 2026. Elle s’appliquera aux employeurs, occupant au moins 50 travailleurs. Il ne s'agit pas d'un second mois de salaire garanti ; cette cotisation sera égale à 30 % de l’indemnité d’incapacité de travail à charge de l’Inami, pour les 2ème et 3ème mois de maladie des travailleurs de 18 à 54 ans. Les flexi-travailleurs, travailleurs occasionnels, intérimaires et apprentis, ainsi que les travailleurs ayant moins d’un mois d’ancienneté, ne seront pas pris en compte.
A partir du 1er janvier 2026, les mesures concrètes suivantes sont annoncées concernant la réintégration des travailleurs malades :
- Communication facilitée entre le conseiller en prévention-médecin du travail, le médecin traitant et le médecin conseil (plateforme électronique)
- Possibilité pour l’employeur de démarrer un trajet informel de réintégration
- Possibilité pour le travailleur, qui n’est pas encore malade, mais qui risque de l’être, de demander un trajet préventif de réintégration
- Obligation pour l’employeur de maintenir le contact avec les travailleurs en incapacité de travail
- Possibilité pour l’employeur d’initier un trajet de réintégration dès le début de l’incapacité de travail
- Obligation pour l’employeur de faire une estimation du potentiel de travail du travailleur après 8 semaines de maladie
- Possibilité de chercher du travail auprès d’autres employeurs
- Sanction des travailleurs en cas de non-coopération, sans justification valable, au trajet de réintégration. Cette sanction correspondra à une réduction de 10 % de l’indemnité d’incapacité de travail. Elle ne sera pas d’application pour la procédure spécifique de fin du contrat pour force majeure médicale.
Amélioration de statuts particuliers
Depuis le 1er janvier 2025, les étudiants peuvent travailler jusqu’à 650 heures par an, avec un plafond de revenus relevés à 12.000 € par an (montant 2025) ; cette réforme, bien qu’adoptée par la Chambre, n’est pas encore officiellement publiée. L’Accord de Pâques prévoit encore d’abaisser dans tous les cas l’âge d’emploi à 15 ans.
La possibilité d’occuper un flexi-travailleur va être ouvert à tous les secteurs d’activité et le plafond de revenus serait augmenté à 18.000 € (montant 2025 ; au lieu de 12.000 € actuellement).
Le régime spécial d’imposition en faveur des (chercheurs) impatriés va être renforcé via une augmentation de la quotité exemptée d’impôt de 30 % à 35 %, une suppression du plafond actuel de 90.000 € et une diminution du plancher de rémunération de 75.000 € à 70.000 €.
Vers la fin du bonus pension ?
L'accord du gouvernement prévoit la suppression du bonus pension au 31 décembre 2025 pour les indépendants et les salariés. Cependant, une nouvelle forme de bonus devrait venir le remplacer. Nous ne manquerons pas de vous tenir informés dès que nous aurons des informations plus précises à ce sujet.
Que pense UCM de cette suppression ? >
Et encore d'autres mesures...
- Une fois par carrière, les allocations de chômage seront maintenues pendant maximum 6 mois (prolongeable dans certains cas) en cas de démission, si le travailleur comptabilise 10 ans de carrière et du travail effectif. C’est ce que le gouvernement appelle le « droit au rebond ».
- L’obligation de premier emploi (engagement d’un quota de jeunes travailleurs de moins de 26 ans) va être supprimée.
- Les montants des amendes prévues par le Code pénal social vont être revalorisés. Une nouvelle sanction sera ajoutée : la perte du droit à des réductions de cotisations patronales de sécurité sociale pendant un nombre déterminé de trimestres.
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Rejoignez-nous le 19 mai 2025 pour une conférence exclusive avec David Clarinval, vice-premier ministre belge et ministre de l'Emploi, de l'Economie et de l'Agriculture, et Pierre-Frédéric Nyst, président UCM. Au cours d'un talk, ils aborderont les nouvelles mesures de l'Arizona et de l'accord de Pâques, ainsi que leurs impacts pour l'emploi et pour les PME.