À la veille du dernier week-end des soldes, UCM a sondé les commerçants. Ils sont pour la plupart déçus. Selon eux, c'est la baisse du pouvoir d'achat liée au prix de l'énergie et la vague de maladies et de quarantaines qui expliquent le peu de fréquentation des magasins.

Les commerçants indépendants n'attendaient pas de miracle. Il n'y a pas eu de miracle. Les consommateurs sont restés frileux durant le mois des soldes de janvier. Le résultat est évidemment meilleur que l'an dernier, mais reste inférieur d'au moins 15 % à celui de 2019.

La baisse n'est pas uniforme car le télétravail a déplacé la clientèle des grands centres urbains vers des noyaux commerciaux plus petits. Les magasins de villes comme Éghezée ou Braine-l'Alleud ont retrouvé davantage de clientèle que Namur ou Charleroi.
Les commerçants de Bruxelles rapportent que certains jours ont été "corrects", en lien sans doute avec une certaine reprise du tourisme d'un jour. Liège et sa région ont profité de la fermeture des magasins aux Pays-Bas pour accueillir de nouveaux clients, sans qu'on puisse parler de ruée.

L'interdiction d'entrer à plus de deux personnes dans les espaces de vente n'a guère eu d'influence. Pour les commerçants de proximité, qui connaissent leurs clients, le shopping plaisir n'est que partiellement revenu parce que les consommateurs surveillent leur portefeuille. Ils subissent la flambée des prix de l'énergie et sont inquiets pour leur avenir. De plus, les acheteurs potentiels ont été nombreux à se retrouver malades, en isolement ou en quarantaine durant ce mois de janvier.

Le télétravail joue également. Il favorise les achats en ligne et déplace la clientèle au détriment des grands centres urbains. Mais il modifie aussi les habitudes d'achat. Les centaines de milliers de Belges qui ne sortent quasiment plus de chez eux s'habillent autrement, de façon plus décontractée. Cela réduit la demande de chaussures de ville, de vestons, de robes…

La multiplication des réductions et offres spéciales tout au long de l'année réduit aussi de façon structurelle l'impact des soldes. Les commerçants indépendants restent cependant très majoritairement attachés à une législation qui leur permet de vendre à perte et crée un événement autour de cette liquidation des stocks.
Bien que les commerçants aient adapté leurs commandes depuis le début de la pandémie, il reste des articles invendus à écouler à "prix ronds" ou lors des braderies.