Traditionnellement, UCM va à la rencontre des commerçants indépendants wallons et Bruxelles à l’issue de chacun des périodes de soldes. C’est ainsi que nous mettons en exergue la réalité de terrain de ces chefs d’entreprise.

 

Au début des soldes d’hiver, nous avions attiré l’attention sur le caractère inédit de cette édition hivernale. Crise énergétique, factures de régularisation qui grèvent le budget familial, baisse du pouvoir d’achat, les soldes d’hiver se déroulaient dans un climat particulier, où l’achat plaisir ou coup de cœur allait peut-être se faire plus rare.

Ce fut le cas. Du nord au sud du sillon sambre et meuse, les commerçants ont dû constater que l’achat de raison a pris le dessus sur l’achat « impulsif » ou plaisir. Les familles ont également prioritairement privilégié les achats pour les enfants plutôt que pour les parents. L’achat réfléchi, voire hyper réfléchi était au rendez-vous et quand il y a achat, il est consacré à de la matière de qualité et qui va durer dans le temps.

Pourtant, les soldes avaient bien commencé. Les commerçants avaient accueilli de nombreux clients les premières semaines, et même si le panier moyen n’était pas plus élevé, les stocks avaient, en général, bien diminué.
Les réductions plus importantes d’entrée de jeu (de – 50 %) ont probablement aidé à l’achat.

Puis, il y a eu un tassement. Les indépendants questionnés ont dû, parfois, constater des rues vides de clients potentiels.

Cette situation a des répercussions sur le moral de ces indépendants, les plus novices dans le métier, se posant clairement des questions sur leur avenir. Certains d’entre eux ayant même dû prendre un autre poste que leur commerce pour subvenir à leurs besoins.

Ce soir, après le dernier week-end de soldes, nombreux sont les commerçants qui comptent encore un grand stock. Globalement, il semble même que les soldes d’hiver de cette année soient moins bons que l’an passé à la même époque.

Cela dit, des indices laissent apparaitre une certaine forme de fracture sociale : autant le haut, voire très haut de gamme ne souffre pas de la crise, autant les clients issus de la classe moyenne semblent davantage peiner.

Nous avons également voulu savoir si les commerçants allaient être contraints, face à (notamment) l’indexation automatique des salaires, de licencier du personnel… en considérant que licencier a un coût.
Non, manifestement, les commerçants ne vont pas licencier, mais ne vont pas remplacer les départs s’ils devaient y en avoir.

Le commerçant 2023 se doit d’être agile pour traverser la crise : il adapte son stock pour maitriser sa trésorerie, développe un coin « outlet » permanent, supprime les rayons moins rentables ou multiplie les offres conjointes ou offres différenciées.