À l’origine, il n’y avait ni obligation, ni injonction politique. Il y avait une question simple et urgente : qui prend soin des indépendants ? Avec le projet pilote Icarius, UCM a été parmi les premières organisations à défendre l’idée d’une véritable prévention du bien-être mental des entrepreneurs. Aujourd’hui, cette impulsion est devenue un programme structuré et pérenne : J’entreprends mon bien-être porté par les équipes opérationnelles de la Caisse d’assurances sociales.
Retour sur un parcours qui ne doit rien au hasard.
La pandémie a agi comme un révélateur. Pour les équipes UCM, une évidence s’impose rapidement :
« La crise a eu pour effet de retirer aux indépendants tout ce qui nourrit leur satisfaction et leur énergie : être dans leur entreprise, voir le travail avancer, mais on avait gardé et amplifié le stress et l’incertitude. Le risque de décrochage mental était immense. » — Renaud Francart, conseiller lobby UCM
Là où les premières réponses politiques se focalisent surtout sur les situations les plus dramatiques comme le risque de suicide, UCM défend une autre vision : agir en amont, renforcer l’équilibre du dirigeant pour protéger l’entreprise.
Avec UNIZO, UCM pousse une idée nouvelle :
“Et si on aidait les indépendants avant qu’ils ne tombent face à une crise ?”
“Et si renforcer le bien-être des entrepreneurs devenait un levier de robustesse de notre tissu économique ?”
Soutenu par le ministre David Clarinval, Icarius naît de cette intuition. Son ambition : sensibiliser massivement les indépendants aux risques psychosociaux, à la gestion du stress, à la déconnexion, au sommeil, aux signaux faibles… mais surtout, leur donner des outils concrets.
Et ça fonctionne au-delà des attentes.
« Icarius nous a montré que les indépendants voulaient réellement être mieux armés. Pas pour ralentir, mais pour durer. » — Renaud Francart
En septembre 2023, le pilote s’achève… mais UCM refuse que tout retombe.
Octobre 2023 marque un tournant : grâce au travail mené par UCM Mouvement, la prévention du bien-être devient une mission obligatoire pour toutes les caisses d’assurances sociales.
Mais UCM choisit une lecture engagée de cette nouvelle obligation.
« Entre un minimum légal ou construire une vraie démarche de fond, on a choisi la deuxième option » — Renaud Francart
La nouvelle phase du projet, c’est Élodie Housiaux, cheffe de projet, qui l’insuffle avec une ligne claire : un programme utile, accessible, réaliste.
« On ne voulait pas faire un programme vitrine, pas quelque chose perçu comme de bullshit – les entrepreneurs sont un public assez spécifique - , pas non plus des injonctions. L’idée c’est de proposer des outils gratuits, adaptables et utilisables au moment où l’indépendant en a besoin, où il sent que c’est le moment de prendre ses responsabilités vis-à-vis de lui-même. » — Élodie Housiaux
- Un programme modulable, à la carte
Webinaires, ateliers, outils numériques (Evoluno, Amarok e-Santé), contenus pratiques… chacun peut piocher ce qui lui correspond et se construire un parcours en fonction de ses besoins. - Une réelle mobilisation interne
Pas un service isolé : une vraie appropriation par l’ensemble des collaborateurs de notre caisse et une formation plus poussée pour les conseillers de la nouvelle cellule d’écoute et des ambassadeurs volontaires.
« Le bien-être doit vivre dans nos équipes. Ce n’est pas un service à part, c’est une posture partagée. » — Élodie Housiaux. - Une vision ancrée dans le quotidien (la réalité) des indépendants
UCM part du terrain : surcharge admin, pression clients, maladie, solitude…
On ne dit jamais “ralentis”, on dit “renforce tes ressources”, « deviens plus robuste ». - Une prévention primaire clairement définie
La mission d’UCM : sensibiliser, informer et orienter. L’accompagnement et la prise en charge restent l’apanage des partenaires spécialisés avec lesquels nous travaillons. - Une amélioration continue guidée par le terrain
Table ronde, enquêtes, retours utilisateurs… Aucune recette figée. Une adaptation permanente.
« On ne part jamais du principe que notre programme est terminé. Grâce aux retours des indépendants, on ajuste nos outils pour qu’ils soient plus adaptés. » — Élodie Housiaux.
UCM le dit clairement : ce n’est qu’un début.
« Le bien-être des indépendants est un capital. On ne veut pas changer l’implication des entrepreneurs dans leur activité : on veut les accompagner dans leur réalité, pour que leur activité soit durable. » — Renaud Francart.