UCM a réalisé une enquête auprès des commerçants indépendants. Ils ont été plus de mille à y participer. Leur situation apparaît dramatique. Ils sont au bout du rouleau : sans réouverture avant les fêtes de fin d'année, près de 87 % craignent pour la survie de leur activité.

Les commerçants non alimentaires n'ont pas eu la possibilité de récupérer entre les deux confinements. Le chiffre d'affaires réalisé au troisième trimestre (juillet-août-septembre) par rapport à la même période de 2019 est en recul pour plus de 80 % et même en recul grave, soit plus de 30 %, pour 48 % des répondants.

Les commerçants se battent pourtant. Plus d'un sur deux (52 %) pratique le "click and collect" et 40 % effectuent des livraisons. D'une façon générale, leur présence sur le web et les réseaux sociaux s'est spectaculairement renforcée, mais l'effet sur le chiffre d'affaires est beaucoup moins spectaculaire.

Le rendez-vous des fêtes de fin d'année est crucial. Plus d'un commerçant sur deux réalise en un seul mois plus de 20 % de son chiffre d'affaires. Ils sont 22 % à estimer leurs recettes de décembre à un tiers, voire davantage, du total de l'année.

En cas de fermeture jusqu'en 2021, seuls 17 % des commerçants pensent tenir le coup. Ils étaient 50 % à rester optimistes, lors de l'enquête réalisée fin août. Pour rappel, le commerce de détail représente environ 50.000 emplois indépendants en Wallonie et à Bruxelles, et 115.000 emplois salariés. Ces chiffres incluent le secteur alimentaire. Ils donnent néanmoins une idée de l'impact économique et social de la disparition de 83 % de magasins non alimentaires.

La possibilité de recevoir des clients sur rendez-vous permettrait-elle de sauver les meubles ? Oui pour 8 % des répondants, non pour 39,7 %. Dans la majorité des cas (52,3 %), ce serait une amélioration mais qui ne permettrait pas un mois de décembre normal.

Si la fermeture se prolonge en décembre, quels seraient les besoins financiers nécessaires à la poursuite des activités ? Logiquement, ils sont toujours 17 % à disposer de réserves suffisantes. Ils sont par contre 27 % à avoir besoin de plus de 10.000 euros en trésorerie.

Pour UCM, la conclusion est claire. Sous peine de voir quasiment disparaître une activité essentielle à la vie économique et sociale du pays, il faut autoriser au plus tôt les ventes sur rendez-vous, qui ne posent aucun problème sanitaire sérieux. Et envisager une réouverture contrôlée avant les fêtes de fin d'année.