Deux fois par an, à l’occasion des soldes, UCM interroge les commerçants de proximité wallons et bruxellois. Outre cette actualité, nous avons choisi, cette année, de porter notre sondage sur d’autres préoccupations, liées à l’essence même du métier de commerçant. Les enseignements y sont nombreux.
Un bref état des lieux de notre enquête :
• 9 répondants sur 10 sont des commerçants indépendants non franchisés ;
• Plus de 50 % des répondants sont actifs dans le secteur textile.
La tendance :
Plus de 75 % des répondants estiment que leur activité est soit stable, soit en décroissance depuis les six derniers mois.
Les soldes hiver 2024-2025 :
• Le stock : moins de 20 % ont un stock plus faible que l’an passé à la même période, 50 % ont un stock plus important. La quasi-totalité des commerçants n’a pas réellement de stratégie de stockage en amont des soldes. Ils déclarent (notamment) fonctionner à flux tendus ;
• Ce qu’ils attendent des soldes : seul un commerçant sur 10 s’attend à une augmentation de ses ventes par rapport à une période dite « normale » ;
• Les promos hors soldes : Depuis quelques années, les commerçants disposent d’un éventail de possibilités pour vendre leur stock « hors soldes ». Il s’agit, par exemple, des « promos d’hiver », « prix d’ami » et autres « winter deals ». Or, notre dernier sondage laisse apparaitre une tendance inattendue car deux commerçants sur 3 font le choix de ne pas utiliser ces offres dans la période avoisinant Noël, mais bien toute l’année.
Les commerçants sont des entrepreneurs pas comme les autres.
UCM, au travers de cette enquête, a identifié trois raisons qui poussent les commerçants à se réinventer.
• La concurrence des plateformes de vente en ligne et une pression constante sur les prix, visibilité, grandeur de gamme de produits les encouragent à proposer des produits différents ;
• L’évolution du comportement d'achat amène à de nouvelles attentes des consommateurs à capter
• La confiance des ménages et le contexte socio-économique sont des facteurs d’érosion diminuant les achats, notamment les achats « plaisir ».
Les commerçants plaident pour un accompagnement.
• Demande d’actions de promotion, de campagnes et de communication en concertation, et avec le soutien des autorités communales ;
• Améliorer l’accessibilité des centres villes, au-delà des solutions existantes et traditionnelles de parking, comme la mise en place de navettes ou une offre de transports en commun renforcée ;
• Demande d’accompagnement et soutien pour les aider à faire évoluer les modèles de vente, se « réinventer » afin que les commerçants évoluent avec les demandes des clients. Cela pourrait prendre la forme d’accès au subside pour une présence en ligne, de formation « do it yourself » et de campagnes de communication pour inciter le public à acheter dans ces boutiques.
Le spectre de la vente en ligne ne rassure pas le commerçant indépendant. Six commerçants sur 10 ayant répondu à l’enquête ne sont pas présents sur le net, mais lorsqu’ils le sont, ils disposent d’un site en ligne et même d’un service de point relais avec retour possible des articles. Pour eux, le danger vient des grandes plateformes, sur lesquels ils ne proposent pas leurs articles.
Ouvrir le dimanche ? C’est (presque) un non catégorique
La question est dans l’air du temps : faut-il ouvrir le dimanche ?
La réponse de nos répondants est sans appel : non à 85 %.
Pour 8 répondants sur 10, le fait d’être fermé le dimanche a peu d’impact sur leur volume de vente, et est même nécessaire pour maintenir un certain équilibre entre les vies privée et professionnelle. La difficulté de trouver des collaborateurs (et le coût qui y est lié) travaillant le dimanche est aussi un argument qui ne plaide pas pour l’ouverture dominicale.
Cet état d’esprit des commerçants indépendants wallons et bruxellois rejoint les arguments historiques d’UCM sur l’ouverture du dimanche qui continuera donc à porter leurs voix, et appelle à la concertation pour redéfinir les possibles exceptions autour des ouvertures dominicales, en tenant compte de la réalité du terrain.
Le commerçant indépendant est fort d’une expérience, d’une connaissance de son métier, d’un savoir-faire et d’un conseil à la vente dont ne disposent ni les grandes chaînes, ni les plateformes en ligne.