La gestion de la crise devient erratique alors que les indépendants et les PME ont besoin de stabilité et de clarté pour travailler. Trois Comités de concertation en deux semaines : ce n'est pas sérieux. Les mesures ne peuvent être efficaces que si elles sont justifiées, compréhensibles et réalistes. Ce n'est plus le cas.

Les indicateurs de l'épidémie restent dans le rouge, mais la progression n'est plus exponentielle. Le sommet de la quatrième vague serait en vue, dit-on, et devrait être atteint d'autant plus rapidement que les restrictions décidées le 17 novembre, puis le 26 novembre, n'ont pas encore donné leur plein effet.

Les épidémiologistes sont dans leur rôle en réclamant le retour à un quasi-confinement. Les responsables politiques ont d'autres paramètres à prendre en compte. Une partie de la population ne peut plus ou ne veut plus suivre les règles quand elles changent toutes les semaines. Les entrepreneurs, dans tous les secteurs, ont fait d'immenses efforts pour assurer la protection du personnel et des clients. Le virus ne circule pas moins, au contraire, dans des activités clandestines que dans des activités contrôlées.

Le télétravail est imposé quatre jours sur cinq, avec juste une dérogation possible le cinquième jour ; ça suffit. Dans les secteurs victimes de la crise depuis presque deux ans, il n'est pas pensable d'imposer à nouveau des restrictions. Le commerce et l'horeca se sont adaptés. Les métiers de contact ne semblent pas visés cette fois, alors qu'ils ont dû fermer il y a un an. Cela reflète la légèreté coupable avec laquelle on a parfois empêché des hommes et des femmes de travailler et de gagner leur vie.

Dans le contexte actuel de football panique, de manque d'anticipation et de cohérence, il n'est plus question de prendre des mesures "qui épargnent l'économie". Chaque Comité de concertation est anxiogène et sape le moral de la population. Une fermeture des écoles aurait évidemment de lourdes conséquences sur le monde du travail.