Le Forem vient de publier la liste des fonctions critiques et métiers en pénurie pour 2022. 141 métiers sont concernés ! UCM tire le signal d'alarme : la Wallonie s’enfonce encore un peu plus dans un abyssal manque de bras. Sa main-d’œuvre est vieillissante et annonce un futur encore plus difficile. Il faut agir rapidement.

La nouvelle liste du Forem sur le manque de main-d'œuvre recense 89 métiers en pénurie et 52 en situation critique. Au-delà des désormais classiques carences de bouchers, boulangers, maçons, soudeurs, électriciens, infirmiers, médecins, chauffeurs poids-lourd, magasiniers, commerciaux, mécaniciens, développeurs informatiques… s’ajoutent encore de nouveaux venus comme les moniteurs d’auto-école, agents de voyage, barmans, chefs de cuisine, réceptionnistes, peintres industriels, manœuvres, gérants de magasin de détail, déménageurs ou encore nettoyeurs industriels.

Ce recensement administratif est important parce qu’il donne le tempo d’une série de mesures publiques, comme les possibilités de reprise d’études ou de formations pour les demandeurs d’emploi – tout en conservant le chômage – ou encore l’octroi de permis de travail. Il oriente aussi l’offre de formation (en alternance) dans les entreprises.

Bon point : la méthode du Forem s’affine d’année en année. En plus de lister les métiers, on y analyse aujourd’hui les causes de chaque pénurie, et surtout l’état démographique de la main-d’œuvre. Et il y a du souci à se faire : pour certaines fonctions (soudeur, carreleur, chauffeur d’autocar, délégué commercial…), les départs à la pension seront massifs dans les années à venir et ne seront pas compensables. Trop peu de jeunes actifs wallons rejoindront le marché du travail en parallèle.

Pour la rentrée prochaine, les choix d’orientation et de formation de milliers de jeunes et demandeurs d’emploi seront cruciaux. Tordons tout de suite le cou au canard. En 2022, le demandeur d’emploi wallon n’a pas ou plus besoin de regarder vers la Flandre pour trouver un emploi. En Wallonie aussi, nos entreprises ont besoin de tous les talents mobiles et motivés disponibles. 

Face à cette situation, UCM rappelle quelques priorités politiques. À enclencher rapidement.

  • Communiquer sur ces opportunités vers les jeunes, parents et demandeurs d’emploi. Encore et toujours. C’est un travail de sensibilisation qui doit être fait par chacun.
  • Former plus de demandeurs d’emploi : on forme des milliers de personnes en moins aujourd’hui dans les métiers en pénurie qu’il y a trois ou quatre ans ! Le Covid a fait des ravages dans le monde de la formation. Il faut réaugmenter la cadence au plus vite au Forem et rattraper notre retard.
  • Revoir la méthode de recensement de la liste des pénuries. Elle reste trop passive en se basant uniquement sur les offres d’emploi publiées et le retour de quelques fédérations. Elle doit s’accompagner de sondages d’intentions d’embauche auprès des indépendants et petites entreprises.
  • Booster le statut du chômeur qui se forme dans les métiers en pénurie : que ce soit par rapport à sa dispense de disponibilité, au gel de la dégressivité du chômage ou aux remboursements de frais, il faut harmoniser les droits et obligations du chômeur en formation.
  • Former en entreprise : stages et PFI (plan formation insertion) au Forem, formation en alternance à l’IFAPME…, de nombreuses réformes wallonnes se font attendre depuis des mois. Il faut conclure.