Le Comité de concertation de ce vendredi devrait décider le passage en code jaune, qui signifie la fin des restrictions et interdictions. UCM presse néanmoins le gouvernement fédéral de prolonger le chômage corona et le droit passerelle au-delà du 31 mars. Le contexte reste extrêmement difficile dans de nombreux secteurs. L'activité ne pourra pas reprendre normalement, tant s'en faut, dès le mois d'avril.

Le passage en code jaune suppose de garder quelques mesures de prudence (détecteurs de CO2, masque pour les personnes fragiles…) mais signifie le retour à la liberté pour les entrepreneurs.

L'activité peut reprendre, mais les dégâts et les bouleversements causés par deux années de Covid ne permettent pas à tous les indépendants et chefs de PME de repartir "comme avant". Des secteurs comme les voyages, la culture ou l'événementiel ont perdu leurs repères et sont financièrement exsangues. Le télétravail a réduit l'activité dans les garages comme dans les établissements des centres-villes.
Le soutien des pouvoirs publics reste nécessaire pour favoriser la relance, garantir l'accès au financement et des plans d'apurement pour les dettes accumulées avec les reports de paiement.

La suppression des aides spéciales (chômage corona et droit passerelle) est prévue au 31 mars. Elle aurait pu se justifier si le contexte ne s'était pas compliqué ces dernières semaines pour les entreprises.

La flambée des prix de l'énergie frappe de plein fouet les professionnels, pour lesquels aucune mesure de soutien n'a été prise. Les factures de gaz, de mazout et d'électricité dans de nombreux secteurs ont gonflé au point de réduire à néant les marges bénéficiaires. Il faut mettre l'activité en veilleuse pour ne pas accumuler les pertes. La guerre en Ukraine renforce le problème. Une détente sur les prix est inimaginable avant de nombreuses semaines, voire de nombreux mois.

La hausse des prix de l'énergie, mais aussi des matières premières et de certains produits agricoles, induit une inflation qui dépasse les 8 %. La liaison automatique des salaires à l'indice des prix entraîne une hausse rapide du coût salarial. Réduire provisoirement la voilure peut être la solution la plus sage.

C'est pourquoi UCM demande avec force la prolongation du chômage corona et du droit passerelle (si le chiffre d'affaires reste très bas). S'il faut revenir au chômage économique classique, celui-ci doit être simplifié. Les formes et délais de notification doivent être adaptés au contexte économique et les salariés actuellement en chômage corona doivent pouvoir passer sans formalités en chômage économique.