La ministre des pensions, Karine Lalieux, veut dresser amende aux entreprises qui n’engagent pas davantage de sexagénaires. Elle confirme ce matin sur La Première qu’elle souhaite déposer cette mesure en Kern dès demain vendredi.
C’est indécent. UCM estime qu’il serait utile de concentrer les énergies sur une vraie réforme.
L’idée de la ministre socialiste des pensions de créer un fonds pour financer une partie des coûts du vieillissement a reçu écho ces dernières heures. L’occasion pour UCM de rappeler les véritables enjeux, et les attentes des employeurs.
En période de pénurie de main d’œuvre, chaque compétence compte, singulièrement quand il s’agit de travailleurs expérimentés.
Mais les employeurs sont confrontés à de nombreux freins : plus de charges, moins d’aides, et des systèmes de pension qui aspirent les travailleurs vers la retraite.
Primo. Inutile sans doute de rappeler les augmentations de coûts salariaux auxquels font face les entreprises. En outre, l’évolution de nos salaires, donc de nos coûts salariaux, est encore trop alignée sur l’âge des travailleurs. Plus un travailleur prend de l’âge, plus il coûte cher.
Secondo. L’employeur qui paie de plus en plus cher son travailleur âgé est de moins en moins aidé. Les aides à l’emploi, aujourd’hui régionales, qui sont supposées réduire les charges patronales pour favoriser l’engagement de travailleurs âgés, ont été drastiquement réduites ces dernières années, dans les trois Régions. C’est incohérent.
Enfin tertio. En Belgique il reste plus intéressant d’être pensionné que de travailler. Dans nos systèmes de pensions, les périodes assimilées représentent un tiers des carrières salariées et ouvrent des droits parfois équivalents aux périodes travaillées. Et quand approche l’âge de la pension, aucun correctif n’est appliqué en fonction de votre décision de prendre votre pension anticipée ou d’aller jusqu’à l’âge de la pension.
UCM participe aux travaux de la Commission ad hoc pensions (Comité national des pensions) et y pousse des réformes où nos systèmes de pensions mettent davantage le travail à l’honneur : différentiel travail-assimilation, flexibilité et correctif en fin de carrière (corrections actuarielles), meilleure transparence du retour sur cotisations dans MyPension,…
Ne pas prendre ces mesures, c’est maintenir un système de pensions qui scie la branche sur laquelle il est assis : les cotisations et le travail sont la première source de financement des pensions. Le système doit les valoriser.
En conclusions, venir avec ce fonds de financement est simplement indécent. L’emploi de +60 est une nécessité. Il faut maintenant réformer pour limiter l’ensemble des freins. Pas sanctionner.