Depuis hier, les soldes ont lieu, et ce pour la 4e fois, dans un contexte de crise sanitaire. Nos bureaux régionaux sont allés à la rencontre des commerçants qui terminaient leur inventaire et accueillaient leurs premiers clients. Les constats sont assez semblables entre les régions, mais un sentiment général se dégage : il est temps de revenir à la normale.

 

Débuter les soldes un lundi n’est pas une bonne idée selon certains commerçants namurois. Traditionnellement fermés toute l’année ce premier jour de la semaine, les commerces n’ont pas ouvert leurs portes pour les soldes. C’est d’ailleurs le cas majoritairement dans le reste de la Wallonie. Les répercussions sont directes : un trafic moindre dans les rues où sont installés des commerces indépendants.
Moins de passage mais un panier moyen plus élevé, c’est un constat relevé auprès de nos commerçants témoins, à la fois à Namur mais aussi dans le Hainaut.

Même scénario à Liège. La pluie incessante a peut-être noyé les ardeurs des clients qui se sont montrés clairsemés dans les rues de la cité ardente.
Cela dit, lorsqu’ils entrent dans un commerce, les clients achètent et n’ont d’ailleurs pas attendu les fêtes pour le faire. Si les commerçants liégeois commencent avec moins de stock que les années précédentes, c’est aussi parce qu’ils ont acheté progressivement et se sont adaptés aux jauges de la crise. Certains commerçants ont joué la carte de « tout sur le cadeau de fin d’année » en ajoutant une marque supplémentaire pendant les fêtes, et ainsi créer l’évènement pour attirer une autre clientèle.
Liège a profité de la présence de touristes étrangers, notamment des Pays-Bas, à moins de 35 kilomètres de Maastricht.

A Bruxelles, le stock des commerçants semble raisonnable, une des raisons pour lesquelles les commerçants commencent avec des réductions de 20 à 30 %. Des ristournes qui monteront en puissance dans les prochaines semaines si besoin. C’est une stratégie également utilisée par les commerçants wallons. Dans la capitale, le télétravail a fait perdre une clientèle significative aux commerçants.

Le retour du shopping avec jauge de deux personnes ne semble pas être un souci pour les commerçants interrogés, même si certains éprouvent quelques difficultés pour faire respecter cette norme. Les clients se plient à ces nouvelles normes et les achats en famille restent possibles. Les groupes d’amies du samedi après-midi ou les familles nombreuses se scindent à l’entrée du magasin, même si le shopping plaisir est en recul.

De manière générale, le commerce en ligne a affaibli les périodes de soldes. La clientèle sait désormais qu’il est possible de faire de bonnes affaires toute l’année sur le web et n’attend plus les soldes en magasin physique, où le pourcentage des réductions est parfois moindre. Les facilités de retours gratuits et/ou de remboursement en ligne ne favorisent pas non plus les commerces physiques. Cela dit, les commerçants tiennent à garder les périodes de solde en magasin car ils estiment ne pas être suffisamment armés pour tenir tête aux réductions numériques des grandes structures commerciales et veulent continuer à mettre en avant les valeurs spécifiques de leur métier, à savoir le conseil à la clientèle et le service après-vente.