Roger Mené s'est éteint ce mardi à l'âge de 93 ans. C'est une figure majeure de l'histoire de notre pays qui disparaît. En trente-quatre ans de présidence d'UCM, il a permis aux indépendants et chefs de PME d'acquérir une dignité et une reconnaissance à la hauteur de leur importance socio-économique. 

Né à Ougrée, le 3 juillet 1927, Roger Mené a fait des études de chimiste et a travaillé pour Cockerill. Son mariage l'a fait entrer dans une famille d’indépendants, spécialisés dans le commerce de chauffage et d’électroménager. Il dirigera pendant quarante ans les établissements Mené-Godechard, situés à Seraing.
Très vite, Roger Mené se lance dans la défense des indépendants, alors privés de toute sécurité sociale.
Il s'engage dès 1968 à l'"Union des classes moyennes" et en devient le président national en 1974. Il occupera cette fonction pendant trente-quatre ans. Quand il quitte son poste en 2008, les indépendants ont un réel statut social, solide, et UCM porte leur voix dans toutes les instances officielles du pays, y compris au Groupe des dix (G10), le sommet de la concertation sociale fédérale.
C'est aussi sous sa présidence qu'UCM devient le seul groupe social francophone de services aux entreprises avec une caisse d'assurances sociales, un secrétariat social, un guichet d'entreprises et des services d'accompagnement à la création, au développement et à la promotion d'une économie durable.

Roger Mené avait quitté UCM Liège en septembre 2015. C'est donc pendant plus de quarante ans qu'il a exercé de nombreux mandats au service des indépendants et chefs de PME francophones. Il a siégé à la Banque nationale, a présidé le Fonds de participation (organisme fédéral de financement), le Comité de crédit de la Sowalfin… Titulaire de plusieurs distinctions honorifiques, il avait été élevé au rang de baron en 2001.

D'origine modeste, Roger Mené s'est battu pour les "petits". Le combat de sa vie était de donner aux hommes et aux femmes qui travaillent dur, qui créent leur emploi, qui font tourner l'économie, le respect qu'ils et elles méritent. Il a poursuivi ce combat avec un enthousiasme sans faille et conviction. C'était un homme de parole et d'honneur, un homme de cœur aussi qui ne s'est jamais vraiment remis du décès prématuré de son épouse, mais qui a pu transmettre à son arrière-petite-fille sa passion de l'équitation.

Ces derniers mois encore, Roger Mené s'inquiétait de la situation de "ses" indépendants dans la crise du Covid. C'est en décembre que son état de santé s'est dégradé et il s'est éteint à Chaudfontaine. C'est un triste jour pour UCM, qui présente à sa famille ses condoléances émues.