Traditionnellement, UCM interroge les commerçants indépendants wallons et bruxellois à l’aube des périodes de soldes. Cette année, près de 450 commerçants ont répondu aux questions du services d’études.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que les commerçants restent sur leurs gardes. Les soldes d’hiver représentent un moment charnière pour leur trésorerie mais celle-ci n’est toujours pas à l’abri d’un événement incontrôlable et inattendu.

C’est ainsi que :

  • Près de 3 commerçants sur 5 (57.1%) affirment que leurs ventes ont baissé les six derniers mois de 2023. C’est mieux que l’an passé où ils étaient 64.2 % à constater cette baisse ;
  • Quatre commerçants sur cinq inquiets à propos de leur avenir. Ils ne sont que 20.8 % à envisager l’avenir sereinement. La raison ? Le contexte économique, l’augmentation des coûts de la vie qui rabote le pouvoir d’achat des consommateurs et l’évolution du comportement d’achat de ceux-ci (achats en ligne) ;
  • Des stocks anormalement hauts cette période pour près d’un commerçant sur deux (46.7 %) : petite éclaircie malgré tout puisqu’ils étaient 55.1 % l’an passé dans cette même situation ;
  • Les soldes ne suffisent plus : 42 % des commerçants utilisent d’autres leviers pour écouler leurs stocks (promotions et offres conjointes) pendant la période d’attente ;
  • Plus d’un répondant sur trois (35 %) anticipe des ventes moins importantes. C’est toujours interloquant, mais l’an passé à la même époque, ils étaient 48.7 % à tenir ce même discours ;
  • Des réductions à partir de 30 % : c’est moins que l’an passé mais ça rejoint les niveaux de réduction historiques. En 2022, la crise énergétique secouait le monde et vidait le portefeuille des clients. Il faudra « frapper plus fort » dès le démarrage des soldes 2024 pour convaincre les consommateurs de passer à des achats encore possibles dans leur budget ; 

En résumé :
Les commerçants souffrent encore de la situation et, surtout, ne savent pas de quoi sera fait leur avenir. Les évènements économiques et géopolitiques de ces deux dernières années ont rebattu les cartes de la consommation dite « de plaisir », le pouvoir d’achat des consommateurs a souffert et de nouvelles habitudes de consommation s’installent durablement.
Etre commerçant en 2024 ne sera pas chose aisée.
UCM, dans son mémorandum, demande des incitants fiscaux, leur pérennisation et adaptation aux nouveaux besoins des commerçants et demandes des clients. Sensibiliser le client à une consommation « Made in Belgium » est une de leurs planches de salut mais ils doivent aussi bénéficier de mesures de protection, notamment en matière de relation avec leurs fournisseurs, et ce au même titre que le particulier.
Pris en étau entre le comportement d’achat des clients d’une part et les charges fluctuantes d’autre part, les commerçants ont la vie dure.
UCM estime qu’il est temps de mettre ce secteur en lumière et de lui apporter toute l’attention qu’il mérite. Un accompagnement est indispensable pour rester serein devant les défis à venir, comme la transition environnementale, enjeu capital de leur survie.