Que pensent les indépendants de leur protection sociale ? Le faible montant de leur pension reste la première préoccupation, d'autant qu'ils doutent de la capacité de l'État à tenir ses engagements en la matière. De plus, le report de l'âge de la retraite à 67 ans impose d'aménager les fins de carrière. Tous ne pourront pas tenir le coup…
Chaque année, UCM interroge les clients de sa Caisse d'assurances sociales sur leurs attentes. Que faut-il améliorer que la protection sociale des indépendants soit efficace ?
La préoccupation première des indépendants en activité ne varie pas : le montant de la pension est jugé trop faible par 83 % des répondants. C'est un chiffre impressionnant, même s'il diminue un peu avec les années. L'objectif de l'alignement avec le montant minimal accordé aux salariés a été atteint. Depuis 2021, le calcul de la retraite est devenu identique et donc le maximum de pension sera lui aussi aligné… en 2066, vu la règle des quarante-cinq ans de carrière.
Certes, au fil des ans, les sommes octroyées deviendront peu à peu proportionnelles aux cotisations versées, mais c'est très lent et insatisfaisant.
Logiquement, près d'un indépendant sur quatre (24 %) souhaite pouvoir payer davantage pour se constituer une pension complémentaire. Il est donc nécessaire de relever les plafonds et de conserver le statut fiscal avantageux des différentes formules proposées.
Depuis 2019, l'aménagement de la fin de carrière préoccupe de plus en plus les indépendants. L'âge du départ à la pension est aujourd'hui un souci pour plus d'une personne sur deux (53 %). Cette proportion a doublé en quatre ans !
L'explication est évidente. L'heure de la fin de carrière sonne à 65 ans. En 2025, ce sera 66 ans et en 2030, 67 ans. Beaucoup d'entrepreneurs exercent un métier physique et pour eux en particulier, le cadre actuel est trop rigide. Les fonctionnaires et les salariés ont des possibilités de temps partiel, de préretraite, voire des périodes de chômage ou d'incapacité de travail pendant lesquelles ils continuent à se constituer un droit de pension. Les indépendants qui ne cotisent pas subissent des trimestres non valorisés pour leur retraite et les départs anticipés sont quasiment impossibles.
Cette inquiétude quant à la fin de carrière ne concerne pas que les travailleurs manuels. La crise actuelle amène 37 % des indépendants – un chiffre jamais vu – à douter de l'avenir de leur entreprise.
Le gouvernement fédéral doit rassurer quant à la pérennité du système de pension, accélérer le rapprochement des montants avec ceux des salariés et trouver des formules d'aménagement des fins de carrière pour les indépendants. La mini-réforme de l'été n'a rencontré aucun de ces trois objectifs prioritaires.